À la rencontre des vins authentiques de Bandol
Un port, des amphores : Bandol, un rivage viticole dans l’Antiquité
Sillonnons les collines du Bandol avec le regard de l’archéologue : ici, la vigne surgit d’un paysage pétri d’histoire, sculpté par la Méditerranée, et marqué des empreintes grecques puis romaines qui ont modelé son destin. Si, aujourd’hui, la renommée des vins de Bandol résonne bien au-delà du Sud, c’est en partie grâce à ces pionniers antiques.
Bandol ne portait pas ce nom à l’Antiquité. La baie, bien abritée, offrait pourtant une escale naturelle. Sur ces côtes, les premiers vignobles s’enracinent vers le VIe siècle av. J.-C., quand les Phocéens, venus de Grèce d’Asie Mineure, fondent Massalia (Marseille). Ils introduisent la vigne, mais aussi, et surtout, une vision de la culture méditerranéenne mêlant commerce, agriculture et art de vivre. De La Ciotat à Toulon, des poteries, des amphores et des résidus de pépins attestent de la vitalité des échanges autour du vin (Provence historique, 1967).
La présence de nombreuses épaves d’amphores, relevées par des fouilles sous-marines au large d’Embiez ou du Cap Sicié, révèle une production viticole attachée au commerce : on exportait déjà, bien avant la notoriété de l’appellation, les vins provençaux vers l’Italie, la Gaule ou encore l’Afrique du Nord.