À la rencontre des vins authentiques de Bandol
Du domaine monastique à l’âge des Lumières : un Bandol prospère mais fragile
Avant de basculer dans la tourmente révolutionnaire, Bandol jouit d’une réputation solide. Dès le XVI siècle, ses vins embarquent pour les Indes et les Antilles depuis le port, rivalisant avec ceux de Madère ou de Malaga (source : Archives municipales de Bandol). Les vignobles appartiennent alors principalement à de grandes familles terriennes, à des ordres religieux (notamment l’abbaye de Saint-Victor de Marseille) et à la noblesse du temps. Le morcellement des terres reste limité, la main-d’œuvre, souvent locale, et la vinification se transmet par les usages paysans et les savoirs monastiques.
- En 1780, on compte près de 1 200 hectares plantés autour de Bandol, avec un mode d'exploitation traditionnel, souvent en polyculture.
- Les archives attestent d’une forte proportion de mourvèdre, rare à l’époque ailleurs en Provence, et d’exportations estimées à près de 8 000 hectolitres en 1776.
Mais cette prospérité tient à un équilibre précaire. L’absence de réformes structurelles, la dépendance aux notables et aux échanges commerciaux exposent le vignoble à un risque majeur : celui des bouleversements politiques et militaires.