À la rencontre des vins authentiques de Bandol
Des origines antiques à l’empire du mourvèdre : gestes fondateurs et premières adaptations
La vigne, dans le bassin méditerranéen, ne date pas d’hier. Les Phocéens ont introduit ses premiers sarments sur le littoral provençal dès le VIe siècle avant notre ère, et l’on retrouve chez les Romains de Massilia des écrits sur les bienfaits de la “vinum bandolum”. Cependant, en matière de culture, tout commence par la contrainte du sol : les pierres foisonnent. Les premières innovations consistent à épierrer, amasser, puis ériger les restanques, ces terrasses de pierre sèche qui marquent encore le paysage. L’adaptation, alors, est double :
- Densité de plantation : chaque cep est planté dense, parfois moins d’un mètre l’un de l’autre, pour compenser les faibles rendements.
- Labourage et traction animale : la traction animale, mulets et chevaux camarguais, domine jusqu’au XXᵉ siècle. Pas de tracteur ici : sur les restanques irrégulières, tout est manuel ou animal.
Le travail de la vigne se cale sur le rythme du vivant, la jachère alterne avec les cultures alimentaires (oliviers, céréales). Cette mosaïque paysagère forge une biodiversité qui joue, aujourd’hui encore, dans la complexité aromatique des crus locaux.